Ca fait cinquante jours que les mauritaniens attendent le nouveau gouvernement d’Aziz II. Aussitôt après son élection, le président a repris son avion pour des rencontres internationales. L’homme se soucie beaucoup de son image sur la scène diplomatique. Une atmosphère d’attente et d ‘inquiétude pour l’ensemble des membres du gouvernement en attente de démissionner comme le prévoit la constitution ou la tradition démocratique. Une atmosphère qui bloque pour ne pas dire ralentit l’action gouvernementale. Nos ministres ont presque tous peur de prendre des initiatives dans leur département. Tous guettent des signes du palais ou de la Primature pour tenter de savoir à quelle sauce ils seront mangés. Une atmosphère propice donc à toutes les spéculations sur le maintien ou le départ du premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf, en poste depuis 2008.L’homme peut partir comme il peut rester, l’enjeu étant ailleurs. Si les membres du gouvernement actuel sont tous aujourd’hui sur des fauteuils éjectables et se soucient de leur avenir, le peuple, et très certainement l’opposition, s’interrogent sur un geste d’ouverture que pourrait lui tendre le président. Des confidences distillées par l’entourage du président Aziz ne l’excluraient pas, tandis qu’un grand commis de l’Etat dit qu’il ne faut pas attendre du changement avec le président Aziz , sauf dans le mauvais sens.
Dans son classement annuel qui sert de baromètre à la liberté de presse dans le Monde et publié chaque année le 3 Mai, à la veille de la Journée mondiale de la Presse, Reporters Sans Frontières (RSF) a rétrogradé la Mauritanie de la 33ème place qu’elle occupait l’an dernier à la 50ème. Pourquoi, à votre avis ?