SOS esclaves « exige une véritable réforme de la justice » pour lui donner la capacité de prendre en charge le contentieux pénal lié à la question de l’esclavage, dans une déclaration rendue publique lundi.
Une telle démarche permettrait à la justice mauritanienne « de dire le droit en toute impartialité, protéger les victimes d’esclavage et mettre fin à l’impunité séculaire » dont bénéficient les présumés auteurs de telles pratiques.
A l’origine immédiate de la revendication de l’ONG mauritanienne, un verdict rendu par la cour criminelle du tribunal de Néma (1200 kilomètres à l’Est de Nouakchott), le 01 juillet dernier, sur une affaire d’esclavage présumé, finalement disqualifiée en service non rémunéré d’un mineur.
Une infraction pour laquelle le présumé auteur a été condamné à une peine d’une année de prison, dont 3 mois fermes, qu'il avait purgés en détention préventive.
Un verdict jugé trop clément par l’ONG, qui rappelle les peines sévères prévues aux articles 02 et 04 de la loi 048/2015, venue corser la législation antiesclavagiste dans le pays.
Le gouvernement mauritanien, rappelle-t-on, met actuellement en œuvre une feuille de route relative à l’éradication de l’esclavage et de ses séquelles.
Mais les ONG antiesclavagistes continuent à douter de sa bonne foi et à dénoncer une pratique qui reste impunie en dépit d’une législation pénale de plus en plus abondante.
Une page se tourne mais l’histoire n’en est pas finie pour autant. Le procès en appel d’Ould Abdel Aziz, de deux anciens Premiers ministres, de hauts responsables et des hommes « à tout faire » a rendu son verdict… mais l’affaire n’est toujours pas close.