Procès en appel d’Ould Abdel Aziz pour corruption : verdict, le 14 Mai

27 April, 2025 - 19:51

La Cour d’appel de Nouakchott qui juge, depuis le mois de Novembre dernier, l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz accusé d’avoir abusé de son pouvoir entre 2008 et 2019, afin d’amasser une immense fortune, rendra son verdict le 14 Mai prochain. Fin Février, le Parquet de la juridiction d’appel avait requis vingt ans de prison contre Ould Abdel Aziz, quadruplant ainsi la peine prononcée en Décembre 2023 en première instance. D’aucuns avaient trouvé clémente cette sentence. Et ce n’est qu’à la suite du recours déposé par son équipe de défense qu’Ould Abdel Aziz s’est retrouvé devant la Cour d’appel, permettant ainsi au ministère public de requérir cette fois vingt ans de prison contre l’accusé.

En détention depuis Janvier 2023, début de son procès en première instance, l’ancien « homme fort » comparaît aux côtés d’une dizaine de hauts responsables et de proches, dont deux anciens Premiers ministres et deux anciens ministres et directeurs de grandes sociétés, pour « enrichissement illicite, abus de fonctions, trafic d’influence et/ou blanchiment ».

Monsieur Aziz « avait transformé la Présidence en bureau d’affaires personnelles […] pour exercer des chantages sur les investisseurs », avait notamment soutenu, le 24 Février, le Procureur général de la Cour d’appel, Sidi Mohamed ould Di ould Moulay. Après des mois de plaidoiries des avocats et d’auditions des accusés, celle-ci a accepté, mardi dernier, d’entendre Mohamed Ould Abdel, avant de délibérer et de rendre son verdict. L’accusé a commencé par aborder les conditions de son emprisonnement, notant qu’il est en prison depuis cinq ans, contrairement aux autres prévenus.

Puis il a demandé à la Cour de mettre fin au procès, en déclarant : « Je demande à la Cour d’abandonner l’affaire, car la Haute Cour de justice est seule compétente pour traiter le dossier ». Et d’insister : « [je suis] le privilège judiciaire de l’incompétence de la Cour, conformément à l’article 93 de la Constitution et tel que confirmé par le rapport 09/24 du Conseil Constitutionnel. […] [les dossiers pour lesquels je suis jugé] « témoignent en ma faveur – non contre moi – et ne remettent pas en cause ce que j’ai fait pour le pays […] mes déboires depuis 2020 sont dus au procès de mes réalisations par mes adversaires politiques. » 

L’enquête « n’a fourni aucune preuve d’un acte criminel ou d’un préjudice causé à l’État ou au peuple », a-t-il conclu, « et je demande donc sur cette base que je sois acquitté de ces accusations malveillantes, si le tribunal passe outre la première demande ». Rappelons ici que son successeur au pouvoir, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, s’est toujours défendu d’intervenir dans le dossier.