Sidi Ould Tah dévoile sa vision pour transformer la Banque africaine de développement

19 April, 2025 - 02:24

À l’approche de l’élection à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), le candidat mauritanien Sidi Ould Tah a présenté, lors d’un déjeuner informel avec la presse internationale à Paris le 15 avril, les grands axes de son programme. Loin des discours formatés, il a esquissé une vision ambitieuse et structurée pour réinventer l’institution en réponse aux défis urgents du continent.

« L’Afrique ne peut plus attendre », a-t-il affirmé d’emblée, rappelant que le continent comptera un quart de la population mondiale d’ici 2050. Sa proposition repose sur quatre piliers majeurs.

Le premier vise à mobiliser massivement les ressources financières, en s’appuyant sur un effet de levier permettant de multiplier chaque dollar investi par la BAD par neuf, grâce à des partenariats stratégiques. Une nouvelle architecture financière panafricaine est au cœur de cette stratégie, avec un appel à parler d’une seule voix.

Deuxième pilier : renforcer les synergies entre les institutions financières africaines, en encourageant une collaboration étroite entre la BAD, les fonds souverains, les fonds de pension, les assureurs africains et les bailleurs internationaux. Une étape vers une gouvernance plus intégrée.

Le troisième axe place la jeunesse et les PME au centre des priorités. Sidi Ould Tah plaide pour la création d’une grande institution panafricaine de garantie afin de faciliter le financement des petites et moyennes entreprises, notamment grâce aux technologies comme l’intelligence artificielle.

Enfin, le développement des infrastructures constitue le quatrième levier. Routes, ports, énergie : pour réussir la ZLECAf, le candidat insiste sur l’importance de corridors logistiques efficaces et d’une industrialisation qui retienne la valeur ajoutée sur le continent.

À travers cette vision, Sidi Ould Tah propose une BAD tournée vers l’impact, l’innovation et l’accélération du développement, dans laquelle le secteur privé jouerait un rôle clé face à la réduction des marges budgétaires publiques.

À Paris, plus qu’un programme électoral, c’est un appel à l’audace et à la responsabilité collective qu’il a lancé : repenser la Banque pour mieux servir l’Afrique.

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