Quelques questions d’actualité: Dialogue, dialogue, dialogue….!

9 April, 2025 - 01:11

Dialogue au juste: entre qui et qui?!
Dialogue motivations: dialogue pourquoi et sur quels sujets?!
Dialogue: qui en profitera le mieux, le moins?
Dialogue: en quoi serait-il différent des précédents dialogues?!
D’habitude la nécessité d’un dialogue est dictée par une situation exceptionnelle: comme une crise politique intérieure exigeant une solution d’urgence, soit une situation de confrontation violente, voire parfois armée, entre des forces politiques au bord de la rupture ou en situation de rupture.
Aujourd’hui la situation de notre pays nécessite-t-elle un dialogue politique visant à débloquer une situation d’impasse constatée?
Le dialogue, vieille revendication de toute opposition politique en difficulté. Ce dialogue en question est une offre (espérons non empoisonnée) du pouvoir. Offre plutôt gratuite à une opposition désormais maraboutique dans sa conduite. Une opposition qui prend goût à demander au pouvoir ce qu’elle n’a plus le pouvoir d’exiger.
Quelles sont les forces en présence? Si forces il y a.
Il y’a bien sûr un gouvernement en place, bénéficiant d’une situation de stabilité relative mais certaine pour le moment. Ce gouvernement est assailli par de sérieux problèmes de divers ordres. Son problème le plus pressant serait de dégager et de préparer des perspectives à l’après expiration du deuxième mandat du président de la République.
Il y a une nuée de partis ou de titres (ou des noms) de partis politiques dont la plupart traversent une si difficile zone de turbulences.
Tous espèrent qu’un dialogue pourrait leur offrir une bouffée d’oxygène leur permettant au moins de sauver quelques pots cassés.
Pour ne pas dire partis politiques, trois forces émergent du lot en préservant encore une certaine présence effective sur le terrain. Ce sont: le parti Tewassoul, le pôle des FLAM de Thiam Samba et l’IRA de Biram Dah Abeid. Soit en réalité trois sensibilités identitaires, se distinguant chacune par sa fibre particulariste.

 

Oubli et déchirements
Les formations traditionnelles à option politiquement laïque, transcendant les clivages identitaires, celles-ci, toutes, sombrent aujourd’hui dans l’oubli et les déchirements internes.
Donc au plan politique, face au pouvoir, il n’y a de consistant comme interlocuteurs se présentant comme valables que les pôles à connotation identitaire. Les autres pourraient combler les éventuels nombreux sièges non occupés de la salle du fameux dialogue. Il y a bien sûr des groupes partisans au parlement sans cachet politique déterminé. Certains se positionnent du côté du pouvoir et d’autres de l’opposition. Ceux-ci pourraient compléter le décor dans l’ombre de l’arbre à dialogue, exactement comme ils avaient comblé les dernières campagnes électorales. Ce qui est valable également pour certaines espèces de candidats aux dernières présidentielles.
À leur tour les syndicats professionnels ou ce qui en reste se préparent à grignoter quelques sièges dans l’espace du dialogue, dans l’espoir de s’en revigorer après une forte usure de leur popularité suite à la dégringolade des partis  politiques dont ils s’inspiraient au plan idéologique.
La société dite civile, qui remplit de plus en plus l’espace abandonné par la classe politique, s’agite et s’inquiète pour ne pas peu compter dans la fête en préparation apparemment avancée. C’est aussi le cas des personnalités politiques et morales, qui habituellement bénéficient d’un intérêt spécifique dans ce genre d’occasion. Je pense à l’image, hier, de feus Mohamed Saïd Ould Hemmedi et Ely Ould Allaf, aujourd’hui je pense, juste à titre d’exemple, au genre Sid’Ahmed Ould Babamine et Athié Hamat.
Donc, logiquement, comme les acteurs identitaires dominent l’espace politique national, les sujets et thèmes identitaires domineraient le palabre de notre formidable dialogue, à moins que des  démagogues et des manipulateurs mal intentionnés ne parviennent à détourner la scène du dialogue. D’ici là espérons que notre dialogue soit non seulement différent des précédents mais surtout qu’il soit porteur de meilleurs espoirs avec une meilleure qualité.
A S Elmoctar