
Il est beau et très élégant. Les femmes en sont folles et la plupart d’entre elles rêvent de dormir à ses côtés. C’est l'iPhone 13 Pro Max. Un smartphone haut de gamme de la célèbre fabrique Apple. Avec son écran Super Retina XDR OLED de 6,7 pouces, une résolution de 2778 x 1284 pixels, son design élégant et sophistiqué, sa luminosité pouvant atteindre des pointes de 2 000 nits à l’extérieur, son revêtement oléophobe résistant aux traces de doigts, sa capacité d’afficher simultanément plusieurs langues, son système à double caméra à l'arrière, il peut produire des images de haute précision, détaillées sous toutes conditions d'éclairage. Né à la mi-Septembre 2021, ce gadget dont le poids ne dépasse pas 236 grammes et dont la mémoire peut atteindre une capacité de 512 Go coûte la bagatelle de 1289 euros, soit près de 528.000 MRO.
Un commerce transitionnel
Depuis qu’il est entré dans les rayons des vitrines de la téléphonie mobile, ce séducteur des femmes et des jeunes filles a fait malheureusement des dégâts énormes sur le continent africain. Il a instauré un cercle vicieux sans précédent qui pèse très lourd dans la balance des relations conjugales-extraconjugales et dans le comportement des jeunes filles, qu’elles soient étudiantes ou versées en quelque activité artistique. Peu d’hommes en Afrique peuvent en effet se permettre d’offrir un si beau cadeau à leur(s) femme(s). Son prix équivaut à dix mois de salaire d’un fonctionnaire moyen et le rend inaccessible à la plupart de ces dames et donzelles. Celles qui ont réussi à entrer en possession de cet affolant androïde l’ont obtenu à très grand prix. Celui, malheureusement, de ce qu’elles ont de plus cher : leur fidélité, pour les unes, et leur virginité, pour les autres. Au-delà même de cette perte de valeur sociale et religieuse, ce smartphone a déchiré des couples, anéanti des familles, envoyé dans la prostitution des filles de toutes couches sociales. De vieux responsables politiques ou gouvernementaux en mal de plaisir arrachent aux femmes leur dignité en échange de ce joyau payé le plus souvent avec l’argent du contribuable.
Dégradation des mœurs et perte de valeurs
Si certaines filles de lycées, universités ou écoles professionnelles possèdent de tels i-phones offerts par leurs parents ministres, diplomates ou autres hauts fonctionnaires de l’État, il n’en est pas de même pour les demoiselles issues des milieux pauvres. Dans certains pays comme le Cameroun, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali ou la Côte d’Ivoire, celles qui en ont acquis un ont vendu leur corps des dizaines de fois, parfois des centaines, pour obtenir ce beau bijou hors de portée.
Cette situation a lancé sur le Continent un nouveau phénomène de prostitution, tissant une complicité entre des ministres, des conseillers, des directeurs de société d’État, des hommes d’affaires et des jeunes filles de tous âges. Et le paradoxe en tout cela est que parfois telle de ces gamines dormant sous un toit en zinc rouillé par les pluies hivernales à côté de son chéri IPhone l’a acheté à un prix dépassant de très loin le chiffre d’affaires annuel de sa pauvre maman qui s’échine à vendre des beignets ou de l’attiéké depuis plus de dix ans sur un trottoir.
À cause de ce maudit téléphone, des filles ont été victimes de grossesses non désirées, des femmes ont trompé leur mari et des hommes brisé leur foyer. Tout cela pour rien. Un téléphone mobile, portable ou cellulaire, n’est, après tout, qu’un appareil électronique portatif dont le rôle est d’offrir une fonction de télécommunications. Son intérêt pratique est qu’il peut être utilisé sur de grandes étendues et sous couverture-réseau de son opérateur.
En Belgique, en Nouvelle-Calédonie, à La Réunion et un peu partout ailleurs, la communication est désignée par le terme « GSM » ( Global System for Mobile Communications), le standard international de toute communication de téléphonie mobile. Le rôle d’un tel objet, quel qu’il soit, est avant tout de permettre de communiquer avec une ou plusieurs personnes. Les études relatives à la téléphonie – que celle-ci soit internationale ou nationale – distinguent deux grandes catégories de téléphones mobiles : « basique » et smartphone. Qu’il s’agisse de Vladimir Poutine, Donald Trump, Xi Jumping, Fatou, la vendeuse de thiakry ou N’Yari Tally de Dakar, l’utilisateur a simplement besoin de se faire entendre par son interlocuteur et pouvoir communiquer avec lui.
Détournement de deniers publics et pédophilie : de causes à effets
Donc, qu’on possède un Falcon Supernova – un autre smartphone haut de gamme, bijou technologique en or 24 carats et diamant rose fabriqué par la marque américaine de luxe Falcon et vendu, tenez-vous bien, 44,5 millions d'euros – ou un Nokia Torche prisé par les autochtones, ce sera a priori simplement pour communiquer qu’on utilisera l’un ou l‘autre de ces appareils. Ce qui est regrettable maintenant, c’est que, depuis le débarquement sur le marché de l’i-phone 13, une adolescente censée suivre en classe ses cours se retrouve nue dans une chambre d’hôtel prête à tout pour obtenir cet objet. C’est malheureusement de plus en plus le cas. Derrière certaines filles qui en possèdent un, on trouve – le plus souvent, hélas ! – un responsable d’un de nos pays, dont le profil est pourtant bien celui de « recherché » par les inspections générales de nos États.
Mohamed ould Chighali
Journaliste indépendant